Comme tous les Français, les Juifs de nationalité française qui ont l’âge requis, sont mobilisés dans ce qu’on appellera la drôle de guerre. De nombreux Juifs immigrés s’engagent alors dans les régiments de marche des volontaires étrangers (RMVE) ou dans d’autres unités de volontaires étrangers au service de la France. Adam Rayski et G. Kenig, rédacteurs de La Naïe Presse, comptent parmi les engagés. Kenig sera envoyé au front en mai 1940, lors de l’invasion des Pays-Bas, de la Belgique puis de la France par les troupes allemandes.
Les dirigeants de la section juive clandestine de la M.O.I., Jacques Kaminski et Edouard Kowalski, inquiétés par la police et menacés en qualité de communistes, ont quitté la capitale, bientôt suivis par Louis Gronowski, dirigeant national de la M.O.I. En leur absence, Albert Youdine devient le responsable parisien de la section juive.
Rapidement, l’armée française est en pleine débâcle. C’est la défaite : des centaines de milliers de soldats sont faits prisonniers. Dans les RMVE, un grand nombre d’étrangers, dont les Juifs immigrés, mal équipés et mal préparés, sont tués ou capturés. L’exode est massif. Il affecte les Parisiens à partir du début juin 1940.
Les forces allemandes progressent. Le 16 juin, le maréchal Pétain devient Président du Conseil. Le 17, il appelle les Français à cesser le combat et demande l’armistice aux Allemands. En riposte, le 18 juin 1940, depuis Londres, sur les ondes de la radio anglaise BBC, le général de Gaulle refuse l’armistice et lance son appel à la résistance française ,dit « Appel du 18 juin », diffusé mais non enregistré. Rapidement, dans un discours diffusé et enregistré le 22 juin 1940, toujours à la BBC, de Gaulle appelle les « Français libres à continuer le combat ». C’est la naissance de la France libre « à l’extérieur des frontières françaises.
DRÔLE DE GUERRE
En savoir plus
Le 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne. En riposte, la France et le Royaume-Uni, qui ont signé des traités d’alliance avec la Pologne, déclarent la guerre à l’Allemagne. Dès les premiers jours, l’armée française lance une offensive limitée avant de se replier derrière la ligne Maginot (suite de fortifications édifiées par la France le long de ses frontières à l’est).
La drôle de guerre est la période de huit mois qui s’écoule entre le 3 septembre 1939 et l’offensive allemande du 10 mai 1940. Elle doit son nom à l’inaction des armées française et anglaise qui se contentent d’assister à l’écrasement de la Pologne.
Cette inaction aura des conséquences négatives sur le moral des soldats et permettra à l’Allemagne de consolider ses troupes.
Les causes de l’attentisme de la « drôle de guerre » sont diverses :
— Au plan stratégique, la crainte des nouveautés militaires offensives et la domination de conceptions héritées de la Première Guerre mondiale (guerre défensive).
— Sur le plan idéologique et politique, la persistance d’un esprit pacifiste « munichois » (le renoncement des démocraties face au fascisme triomphant), l’antisoviétisme (le soutien à la Finlande en guerre contre l’URSS) et l’anticommunisme de certains milieux dirigeants (Plutôt Hitler que le Front populaire).
Du 30 novembre 1939 au 13 mars 1940, la France et le Royaume-Uni soutiennent la Finlande, en guerre contre l’URSS, par l’envoi d’armements. Les Alliés débarquent en Norvège, à Narvik, pour priver l’Allemagne de son approvisionnement en minerai de fer. C’est la première victoire militaire des alliés contre l’Allemagne mais les nazis envahissent le Danemark et la Norvège le 9 avril, obligeant les troupes franco-polonaises à évacuer Narvik.
La « drôle de guerre » s’achève le 10 mai 1940 quand l’armée allemande (la Wehrmacht) passe à l’offensive générale à l’ouest contre les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France.
Références :
— Bloch Marc, 1940, éd. 1990, L’étrange défaite, Paris, Histoire Folio.
— Dorgelès Roland, 1957, La Drôle de guerre : 1939-1940, Paris, Albin Michel.
— Grenier Fernand (1969), Journal de la drôle de guerre : septembre 1939-juillet 1940. Paris, Éditions sociales.
LES RÉGIMENTS DE MARCHE DE VOLONTAIRES ÉTRANGERS (RMVE) ET AUTRES UNITÉS
À Paris, ils peuvent s’inscrire au ministère de la Guerre rue Saint-Dominique, auprès des casernes de Reuilly et Vincennes, ou, également, pour plus de 10000 d’entre eux, à la permanence de la LICA (Ligue Internationale Contre l’Antisémitisme).
Les étrangers enrôlés sont versés dans des corps spéciaux créés à partir de la fin septembre 1939, comme les RMVE (Régiments de marche des volontaires étrangers). G. Kenig, par exemple, rédacteur à La Naïe Presse ou Boris Holban, futur chef militaire des FTP-M.O.I. de la région parisienne, intègrent les RMVE. D’autres unités accueillent les étrangers tels les REI (Régiments étrangers d’infanterie) rejoints, par exemple, par Marceau Vilner. Les Bataillons de marche des pionniers volontaires étrangers et deux bataillons de la Légion étrangère complètent ces corps spéciaux. Au total, on compte cinq régiments et cinq bataillons.
Par ailleurs, les citoyens polonais, parmi lesquels un certain nombre de Juifs polonais, sont mobilisés dans les rangs de l’armée polonaise en France (comme Adam Rayski, Simon Frid ou Joseph Epstein).
La plupart de ces formations se battent sur les fronts de 1940, en Norvège à Narvik, en Belgique, sur le front d’Alsace, lors de la bataille de la Somme et de la Marne… où elles subissent de lourdes pertes.
Rendus à la vie civile après la défaite, les anciens combattants juifs engagés volontaires sont transférés par centaines, un an plus tard, en tant que Juifs étrangers, dans les camps du Loiret ou de Drancy. Destination : Auschwitz…
Quant à ceux qui sont faits prisonniers par les Allemands, ils peuvent survivre dans des camps de prisonniers de guerre en Allemagne (les stalags) sous la relative protection de la Convention de Genève (définissant le statut des prisonniers de guerre).
Référence
Collectif, 1971, Le Combattant volontaire juif 1939-1945. Abexpress.
Adam Rayski
(dit Marcel)
(1914 – 2008)
Adam Rayski, de son vrai nom Abraham Rajgrodski, naît à Bialystok (Pologne) dans une famille juive de petits commerçants. Engagé dès 16 ans dans l’action révolutionnaire, à l’exemple de son oncle, dirigeant du PC polonais, il adhère aux Jeunesses communistes et en devient le responsable. Exclu du lycée pour son activité politique, repéré par la police et menacé d’être arrêté, il quitte la Pologne en septembre 1932, à 18 ans.
À Paris, il devient apprenti dans la confection. Il se forme comme journaliste et suit des cours à l’Institut d’études politiques et à l’École pratique des hautes études. Il milite au sein de la section juive de la M.O.I. et débute à La Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive ; parallèlement, il est stagiaire à L’Humanité.
À l’automne 1938, Louis Gronowski, dirigeant national de la M.O.I., lui confie la direction de La Naïe Presse, en tandem avec G. Kenig.
En septembre 1939, le journal est interdit comme toutes les publications communistes, mais reparaît clandestinement dès octobre, sous le titre de Unzer Wort (Notre Parole). Rayski reste à son poste jusqu’à sa mobilisation le 20 mai 1940 dans l’armée polonaise. Fait prisonnier, il s’évade et rentre à Paris le 14 juillet. Membre de la direction clandestine de la M.O.I., il se consacre à la reconstitution de la section juive.
En avril 1941, Rayski est envoyé en zone sud pour mettre en œuvre l’évasion des communistes étrangers internés dans les camps de Gurs et du Vernet. Revenu à Paris, il assure la direction politique de tous les organes de presse de la section juive de la M.O.I. et du Mouvement national contre le racisme (MNCR). Il supervise les diverses structures de Résistance : Union des femmes, mouvements de jeunes, groupes de sauvetage d’enfants…
Pour rendre hommage à l’insurrection du ghetto de Varsovie, il écrit deux articles : l’un pour Notre Voix et l’autre pour J’accuse et Fraternité, journaux du MNCR.
Il est chargé de sélectionner les combattants pour le 2ème Détachement juif des FTP-M.O.I. parisiens démantelé par la police en juin 1943 : de nombreux militants de la section juive sont arrêtés, torturés, déportés. Rayski, identifié par les services de police, est recherché mais réussit à s’échapper et rejoint Lyon.
À l’hiver 1943-1944, Rayski joue un rôle essentiel dans les négociations aboutissant à la création du Comité Général de défense des Juifs qui devient dès janvier 1944, le Conseil représentatif des israélites de France (CRIF).
En 1949, il retourne en Pologne où il exerce d’importantes responsabilités. En raison de la campagne antisémite qui y sévit, il regagne la France en 1957.
Il se consacre, désormais, à un travail d’Histoire et de Mémoire.
Il meurt à Paris le 11 mars 2008.
Références
— Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam,1989, Le Sang de l’étranger, Fayard.
— Rayski Adam, 1985, Nos illusions perdues. Balland
G. Kenig
(1909-1972)
Jakob Elimajlech Gromb, dit G. Kenig, naît le 19 octobre 1909 à Varsovie dans une famille juive modeste. Il est de ceux qui pensent qu’on peut être Juif sans être religieux, la langue et la culture yiddish définissant cette identité nationale. Il participe au cercle folkloriste S. Anski de Varsovie lié à l’Institut culturel et scientifique juif de Wilno, le YIVO, collectant proverbes, contes, us et coutumes, chansons yiddish…
Jakob Gromb publie une étude qui recense les cris des marchands juifs dans les rues et les cours de Varsovie. Communiste convaincu, il milite avec ardeur.
En novembre 1931, il émigre à Paris, gagne sa vie comme tricoteur tout en s’impliquant activement dans les organisations syndicales et les associations de la section juive de la M.O.I. Il est appréhendé lors de la manifestation communiste antifasciste du 6 février 1934 et fait l’objet d’un arrêté d’expulsion. Il reste illégalement à Paris et est condamné en mars 1935 à 15 jours d’incarcération qu’il purge à la prison de Fresnes. Par la suite, il est autorisé à résider provisoirement en France.
Il adopte le pseudonyme de G. Kenig et occupe le poste de rédacteur permanent du quotidien yiddish La Naïe Presse, dès la création du journal en janvier 1934.
À la déclaration de la guerre, G. Kenig s’engage et est incorporé dans le 22ème régiment de marche de volontaires étrangers mal équipé, le « régiment ficelle », il participe aux combats de la Somme où nombre de soldats sont tués. Kenig est fait prisonnier le 6 juin 1940. Il est interné en Prusse où il passe 5 années de guerre et co-organise la résistance parmi les captifs. Libéré par les troupes soviétiques, il regagne la France le 6 juin 1945 et est démobilisé à Paris en novembre.
G. Kenig milite à l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) créée pendant la Résistance, à l’Union des Engagés Volontaires Anciens Combattants Juifs (UEVACJ) dont il est le vice-président et, surtout, à La Naïe Presse, redevenue légale, dont il est le rédacteur en chef jusqu’à la fin de sa vie.
L’arrêté d’expulsion pris à son encontre en 1934 est annulé, compte tenu de son engagement pendant la guerre. Il obtient la naturalisation française le 9 août 1948.
Mais, en raison d’une politique répressive à l’égard des militants d’origine étrangère, Kenig fait l’objet d’une dénaturalisation « pour assimilation insuffisante » et d’une mesure d’expulsion qui frappe également sa femme et ses enfants. L’UJRE et les associations proches du Parti communiste organisent une campagne de protestations efficace. Le 1er janvier 1952, le Conseil d’État déclare la procédure de dénaturalisation entachée d’illégalité et donc nulle et non avenue.
Jacob Gromb, dit G. Kenig, meurt à Paris d’une crise cardiaque au cours d’une réunion, le 14 février 1972.
Références
— Spire Alexis, 2005, Étrangers à la carte. L’administration de l’immigration en France (1945-1975), Paris. Ed. Grasset.
— Photo : coll. particulière, A. Gromb
LA NAÏE PRESSE
Si la priorité du journal est la lutte contre le fascisme, les informations centrées sur le dynamique réseau associatif culturel et social de la section juive de la M.O.I. sont nombreuses. La NP devient le quotidien d’expression yiddish le plus lu en Europe. L’équipe de rédaction comprend, entre autres, Mounié Nadler, Israël Hirszowski, Louis Gronowski, G. Kenig et Adam Rayski.
L’association des “Amis de La Naïe Presse” diffuse et soutient le journal.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, La Naïe Presse se situe, comme toujours, « aux côtés du peuple français ». Après son interdiction, elle reparaît ponctuellement le 15 juillet 1940 sous un nouveau titre, Unzer Wort (ou Unzer Vort). À partir du 29 septembre 1940, et pendant toute l’Occupation, 90 numéros clandestins sont régulièrement publiés en yiddish, sous ce titre qui devient en français Notre parole au nord et Notre voix, au sud. Le journal diffuse des consignes de sécurité, informe sur les crimes des nazis et de Vichy et appelle à la lutte armée dans la Résistance.
Par exemple, Unzer Wort, Notre parole et Notre voix se font l’écho du soulèvement du ghetto de Varsovie ignoré en France et appelle à intensifier le combat contre les nazis.
Porte-parole de l’organisation clandestine de Résistance « Solidarité » issue de la section juive, puis de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE), La Naïe Presse (devenue Unzer Wort) est victime de la persécution nazie. De nombreux responsables, rédacteurs, imprimeurs, diffuseurs sont torturés, exécutés, déportés.
La Naïe Presse, journal progressiste, reparaît après guerre sous son titre originel et touche la population juive yiddishophone rescapée et proche de l’idéal de la Résistance. Une page en français complète bientôt l’édition du quotidien. En mai 1965, Marceau Vilner crée un organe entièrement en langue française : La Presse nouvelle hebdo (PNH), qui devient en 1982 le mensuel La Presse nouvelle magazine (PNM). Faute de lecteurs lisant encore le yiddish, La Naïe Presse disparaît en 1993.
Références :
Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires, Messidor/Éditions Sociales.
SECTION JUIVE DE LA M.O.I.
La section juive yiddishophone, très active, est à la tête de nombreuses institutions sociales et culturelles.
Certains permanents sont membres du Parti communiste. Ils ont, à leurs côtés, quelques centaines d’adhérents qui conservent une activité professionnelle et militent dans le milieu des Juifs immigrés, regroupés, principalement, dans les quartiers populaires du centre et de l’est de Paris.
L’instrument principal de leur influence est, depuis 1934, le journal yiddish quotidien, La Naïe Presse (La Presse Nouvelle). Ces militants agissent au sein de ce qu’on nomme des organisations « de masse », réseaux d’associations diverses qui servent de courroies de transmission pour les mots d’ordre du Parti. Ce sont des viviers d’initiation politique et de recrutement.
Ainsi, la Kultur Ligue, cœur de la vie sociale des jeunes Juifs immigrés, s’installe 10 rue de Lancry et devient en même temps qu’un organisme culturel, une sorte de Bourse du travail et de logement, un bureau de renseignement pour l’obtention de papiers d’identité et de travail. Sous son égide, se créent une bibliothèque, un théâtre yiddish, une chorale, une section de jeunes, un club sportif, un dispensaire, un patronage, des colonies de vacances, une organisation de femmes, des sociétés de villes selon les origines des immigrés… Il s’agit de l’esquisse d’une contre-société couvrant toutes sortes de besoins.
Ces Juifs internationalistes participent aux luttes du mouvement ouvrier français auquel ils sont liés organiquement.
Ils sont partie prenante des combats antifascistes et très présents lors des grandes grèves de 1936 pour soutenir le Front populaire. Ils appuient la république espagnole et beaucoup s’engagent dans les Brigades internationales.
Ils soutiennent la culture yiddish et dénoncent les mesures contre les immigrés, l’antisémitisme en France et les persécutions anti-juives dans l’Allemagne hitlérienne.
Référence
Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires, Paris, Messidor/Éditions Sociales
LA MAIN-D'OEUVRE IMMIGRÉE (M.O.I.)
Référence
Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel,1987, Juifs révolutionnaires, Messidor/Éditions sociales
Jacques Kaminski
Dit Hervé
(1907-1978)
Jacques Kaminski, de son vrai nom Jankiel Unglik, naît le 6 octobre 1907, en Pologne, dans une famille juive ouvrière du village de Klobusk. Il doit quitter l’école dès l’âge de treize ans et devient apprenti-coiffeur.
Il adhère aux Jeunesses communiste à seize ans et émigre en Belgique puis, en 1930, en France où il se fixe.
Il milite à la M.O.I. dans la section juive. Il est secrétaire du « travail juif » et des « Amis de La Naïe Presse», le quotidien progressiste en langue yiddish fondé en 1934.
Pendant la guerre civile espagnole, Kaminski se rend en Espagne auprès des combattants juifs pour organiser le travail politique (dont l’action des cadres) et la communication de la compagnie Botwin (à travers ses publications).
Louis Gronowski, dirigeant national de la M.O.I., le nomme « responsable aux questions d’organisation ». Jacques Kaminski va faire partie du « triangle de direction » de la M.O.I. avec Louis Gronowski et Artur London.
En septembre 1940, Jacques Kaminski, Louis Gronowski et d’anciens responsables de la section juive de la M.O.I., créent l’organisation d’entraide illégale, « Solidarité », future Union des Juifs pour la Résistance et l’entraide (UJRE).
À la suite de la création, par les communistes, de l’Organisation spéciale (OS) de lutte armée contre l’occupant, en octobre 1940, Kaminski assure l’organisation de l’OS-M.O.I. en 1941.
Après l’unification, au sein des FTPF, des différentes organisations communistes combattantes, Kaminski est chargé de constituer les FTP-M.O.I. et en confie la direction militaire à Boris Holban au printemps 1942.
Il assure, pendant l’Occupation, les liaisons entre la direction nationale du PCF et les résistants de la M.O.I. Il travaille en étroite union avec Gronowski et Holban. La sûreté de son jugement et le bien-fondé de ses décisions sont reconnus unanimement.
En 1947, Kaminski retourne en Pologne où il intègre les services de sécurité. Au début des années 1950, il en est écarté mais chargé ensuite des rapports entre le Parti ouvrier unifié polonais (POUP) et les Partis communistes d’Europe occidentale.
Contrairement à son compagnon de route, Louis Gronowski, Jacques Kaminski reste en Pologne, où ils sont retournés tous deux après la guerre « pour y construire le socialisme » et il meurt à Varsovie le 12 juin 1978.
Références :
— Gronowski-Brunot Louis, 1980, Le dernier grand soir. Ed du Seuil.
— Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam, 1994, Le Sang de l’Etranger Ed.. Fayard
— Photo: Diamant David Combattants, Héros et martyrs de la Résistance” Ed. Renouveau 1984
Edouard Kowalski
dit Tcharny
(1904-1991)
Edouard Kowalski, de son vrai nom Samuel Goldziuk, naît le 16 avril 1904 à Szczuczyn en Pologne. Entre 1926 et 1929, il étudie les mathématiques et la physique à l’université Jagellon à Cracovie. Il adhère au Parti communiste polonais (KPP) en 1925. Il fait déjà partie de l’organisation étudiante “Zycie”.
En 1928-1929, il est membre du comité régional du Parti communiste à Cracovie. En 1929, il est arrêté par le pouvoir et relâché au bout d’un mois pour absence de preuves. Plus tard, il est recherché par la police, le parti l’envoie alors en Tchécoslovaquie puis à Berlin où il reste six mois en tant que réfugié politique avec l’aide du Secours Rouge international. Arrêté à Berlin durant le congrès européen de la paysannerie, il est relâché. Le Parti communiste allemand l’envoie en France à l’été 1930.
En France, il s’installe d’abord à Paris puis à Toulouse au début de l’année 1932. Il rejoint les rangs du PCF. Il travaille pendant un an dans une entreprise comme manutentionnaire. Recherché par la police pour activité militante, il se réfugie à Paris en 1934 où il dirige “l’Entraide Ouvrière” et participe au lancement de La Naïe Presse, le quotidien en yiddish de la section juive de la M.O.I.
En 1935, avec l’avocat Henri Lewin, vice-président de la LICA (Ligue Internationale Contre l’Antisémitisme), il travaille à un projet de statut juridique pour les immigrés ; il est en même temps Secrétaire général du rassemblement mondial contre le racisme. Excellent orateur, il impressionne les militants qui assistent le mercredi soir aux rencontres de la Kultur Ligue (organisation culturelle de la section juive de la M.O.I.), rue de Lancry.
Kowalski est, de 1937 à 1939, le porte-parole de la section juive de la M.O.I. à la tête de laquelle, à partir de la fin de 1938, il seconde Jacques Kaminski. Pendant l’Occupation, il assure la direction de la section juive clandestine puis dirige le MNCR (Mouvement National Contre le Racisme) dont il est l’un des fondateurs à l’été 1942.
Adjoint à la direction de la M.O.I., responsable des groupes armés, il devient en juin 1943 le responsable de la M.O.I. pour la zone sud.
Après la Libération, il revient à Paris et devient Secrétaire général du CADI (Centre d’Action et de Défense des Immigrés) qui revendique un statut juridique pour les immigrés.
Après son retour en Pologne en 1948, Edouard Kowalski travaille dans l’édition, il est l’un des trois secrétaires nationaux de la FIR (Fédération Internationale des Résistants) et représente la Pologne au bureau international de cette organisation.
Il meurt à Varsovie le 5 avril 1991.
Référence
Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam, 1989, Le sang de l’étranger, Fayard.
Louis Gronowski
dit Lerman ou Brunot
(1904-1987)
Louis Gronowski naît à Wloklawek, en Pologne, dans une famille juive de petits épiciers ruinés. Lycéen révolutionnaire, il participe en 1922 à la création des Jeunesses communistes dans sa région, est arrêté en mai 1923 et emprisonné jusqu’en septembre 1924. Déchu de ses droits civiques, il décide, en 1926, après le coup d’Etat du dictateur Pilsudski, de quitter la Pologne. Il passe clandestinement en Allemagne, puis en Belgique où il milite. Il est expulsé vers la France en décembre 1929 et gagne sa vie en tant qu’ouvrier. Militant dynamique et cultivé, il est dès 1933, sur proposition du PCF, responsable de la direction de la section juive de la M.O.I. En 1934, il contribue activement à la création du quotidien yiddish La Naïe Presse, dont il deviendra rédacteur en chef. En 1935, atteint de tuberculose, il est envoyé en URSS quelques mois pour y recevoir des soins..
En 1937, il participe, à Paris, à l’organisation du Congrès international pour la défense de la culture yiddish.
En 1938, il est nommé, par le PCF, responsable national de la M.O.I. qu’il est chargé de réorganiser, dans la clandestinité, en août 1940.
En septembre 1940, il fonde, avec plusieurs militants progressistes juifs, une structure d’entraide, « Solidarité », issue de la section juive. « Solidarité » devient vite une organisation de Résistance.
Dès le mois d’octobre 1940, la M.O.I. dispose à Paris d’une direction solide. Elle est constituée d’un triangle : Louis Gronowski pour la politique, Jacques Kaminski pour l’organisation et d’Artur London pour la propagande.
Gronowski partage le contrôle des FTP-M.O.I. avec le comité militaire des FTP et doit, dorénavant, « se considérer comme membre du comité central du PCF ». La direction du Parti comprend la nécessité de regrouper toutes ses forces. Elle est consciente que la M.O.I. (et la section juive en particulier) est un réservoir de militantes et militants expérimentés et motivés.
En novembre 1941, Louis Gronowski remet à Jacques Duclos (dirigeant du PCF) le manuscrit de la brochure intitulée L’antisémitisme, le racisme, la question juive, amplement diffusée.
La guerre terminée, Louis Gronowski regagne la Pologne mais, chassé une nouvelle fois par l’antisémitisme, il revient en France et meurt à Paris en 1987.
Référence
Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam, 1989, Le sang de l’étranger, Éd. Fayard
Albert Youdine
(1909-1977)
Gers Morgenstein, dit Albert Youdine, puis Albert Jouvet sous l’Occupation, est né en 1909 à Baltzi, en Roumanie. Il a une formation de chimiste spécialisé en cuirs et peaux.
En 1929, victime de l’antisémitisme, il quitte son pays et émigre en Belgique où il adhère au Parti communiste, et devient rapidement responsable de l’organisation le « Travail juif » à Liège.
En 1933, il est expulsé de Belgique en raison de son activité politique et s’installe en France.
À partir de 1935, il est membre de la direction de la section juive de la M.O.I. et responsable de l’activité culturelle.
En octobre 1939, il est engagé volontaire et incorporé au premier Régiment de Marche des Volontaires Étrangers (RMVE), mais il est réformé.
En 1940, Jacques Kaminski et Edouard Kowalski, dirigeants de la section juive clandestine de la M.O.I., sont menacés en tant que communistes et quittent Paris. Albert Youdine les remplace provisoirement dans la capitale. Il organise les premiers groupes de jeunes Juifs communistes de la M.O.I. opposés au régime de Pétain.
En 1942, il est arrêté à Lyon et incarcéré un temps à la prison Saint-Paul en tant que communiste.
En 1943, il dirige la section juive de la zone sud aux côtés de Jacques Ravine.
Il anime de nombreuses actions contre l’occupant, notamment le déraillement d’un train allemand ou la destruction de camions allemands dans un garage lyonnais.
En 1944, il regagne Paris et exerce des responsabilités en zone nord.
Pendant l’insurrection nationale, il est l’un des responsables politiques de la M.O.I. à Paris.
Après guerre, il est rédacteur à La Naïe Presse, le journal progressiste des Juifs yiddishophones créé avant le conflit.
Il poursuit son engagement à l’UJRE (l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide), à la CCE (la Commission Centrale de l’Enfance) et au MRAP (le Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix). Il meurt en 1977.
Références
— Le Maitron, par Zoé Grumberg
— Holban Boris, 1989, Le Testament. Éd. Calmann-Lévy
— Photo : Diamant David, 1984, Combattants, Héros et Martyrs de la Résistance” Ed. Renouveau
DÉFAITE DE 1940
De nombreux étrangers, et parmi eux, des militants de la section juive de la M.O.I., s’engagent alors dans les Régiments de Marche des Volontaires Étrangers (RMVE) ou dans d’autres unités de volontaires étrangers au service de la France mais les armées restent à l’arrêt. Pendant huit mois, c’est la drôle de guerre.
L’Allemagne hitlérienne passe à l’offensive le 10 mai 1940 lors de la « bataille de France ».
Rapidement, l’armée française est en pleine débâcle. La défaite est inévitable.
Des centaines de milliers de soldats sont faits prisonniers. Dans les RMVE, un grand nombre d’étrangers, dont les Juifs immigrés, mal équipés et mal préparés, sont tués ou capturés.
L’exode est massif. Il affecte les Parisiens dès juin 1940.
À partir du 6 juin 1940, les lignes de l’armée française sont enfoncées et encerclées dans la région de Dunkerque. Plus de 300 000 soldats français et britanniques sont évacués en Grande-Bretagne. Le 10 juin 1940, l’Italie fasciste, alliée de l’Allemagne, entre en guerre et déploie des troupes dans le Alpes.
Le 14 juin, les troupes allemandes pénètrent dans Paris, déclarée « ville ouverte ».
Le 16 juin, le maréchal Pétain devient Président du Conseil.
Le 17, il appelle les Français à cesser le combat et demande l’armistice aux Allemands.
Le 18 juin, le général de Gaulle lance son Appel à la Résistance depuis Londres.
Le 22 juin, l’armistice est signé.
Les militaires ont refusé une capitulation impliquant une défaillance de l’armée française. Pétain opte pour l’armistice et attribue ainsi la responsabilité de la défaite à la classe politique. Une majorité de Français aspire à la fin des combats mais le choix de l’armistice va entraîner la France dans un régime collaborationniste avec l’occupant nazi.
Références
— Lormier Dominique, 2020, Mai-juin 1940 : les causes de la défaite – Panorama inédit des responsabilités politiques et militaires. Ed. Alisio
— Bloch Marc, 1940, l’Étrange Défaite. Ed. Gallimard
— Nord Philippe, 2017, France 1940 : défendre la République. Ed. Perrin.
EXODE
Dès mai 1940, l’exode précipite sur les routes des familles entières, motorisées ou non, paralysant le déplacement des forces alliées. Le 14 juin, lorsque la Wehrmacht (l’armée allemande nazie) s’approche de Paris, les populations d’Île-de-France, à leur tour, prennent la fuite (deux millions de Parisiens, soit deux tiers de la population parisienne intra-muros). Le 11 juin, le gouvernement français a abandonné Paris pour Bordeaux.
Sous les attaques des Stukas de la Luftwaffe (l’aviation allemande), mitraillant et bombardant les colonnes de fuyards, de nombreux civils sont massacrés. On évalue à 100 000 le nombre des tués. L’exode implique aussi un nombre important de familles dispersées. Bien des enfants perdus ne retrouveront pas leurs parents : la Croix-Rouge française estimera à 90 000 le nombre de ces enfants.
En juillet, le gouvernement de Vichy établit un plan de rapatriement, rendu difficile par la désorganisation des chemins de fer et les lignes de démarcation. Le 28 juillet, les Allemands ferment le passage vers la zone occupée et imposent, le 1er août 1940, une réglementation classant les réfugiés en catégories. Les retours dans la zone occupée seront autorisés sauf pour les communistes, les francs-maçons, « les Alsaciens et des Lorrains qui ne sont pas de race allemande », les militaires des armées belge et française et les étrangers. Le passage des Juifs munis de papiers en règle est autorisé. Le 1er février 1941, le gouvernement établit un bilan de 7 millions de Français ayant vécu l’exode et de 1,2 million de Belges, Néerlandais et Luxembourgeois. Les villes de la zone libre sont submergées de réfugiés (fustigés par Pétain comme « fuyards »), que rejoindront les démobilisés dans un pays totalement bouleversé.
Références
— Alary Eric, 2013,2018 L’exode : un drame oublié, Paris, Perrin, coll. « Tempus »
— Guéno Jean-Pierre, 2015, Paroles d’exode : lettres et témoignages des Français sur les routes, mai-juin 1940, Paris, Librio. Coll. Document.
Philippe Pétain
(1856-1951)
Philippe Pétain, né le 24 avril 1856, est militaire de carrière. Il s’illustre pendant la Première Guerre mondiale, notamment lors de la bataille de la Marne en septembre 1914, puis lors de la bataille de Verdun en 1916.
Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1918.
Commandant en chef des forces françaises, il jouit, après la guerre, d’un réel prestige.
Considéré comme un homme providentiel au début du conflit avec l’Allemagne nazie, il est appelé au gouvernement le 17 mai 1940 et rejette la responsabilité de la guerre sur les forces républicaines. Le 17 juin, Pétain, qui vient d’être nommé président du Conseil, demande l’armistice à l’Allemagne hitlérienne. En riposte, le 18, depuis Londres, de Gaulle lance son appel à la résistance.
L’armistice est signé le 22 juin 1940. Le 10 juillet, Pétain s’octroie le titre de « chef de l’État français ». La France est, globalement, séparée en 2 zones par les nazis qui occupent la zone nord. Pétain s’installe à Vichy, en zone sud, dite « libre ». La République française est remplacée par un Etat autoritaire qui prône la « révolution nationale ». Sa devise : « Travail, Famille, Patrie ». En octobre 1940, Pétain entérine, avec Hitler, la collaboration d’État avec l’Allemagne nazie.
Le gouvernement de Pétain détruit toutes les institutions républicaines. Il s’attaque aux étrangers, aux francs-maçons, aux communistes, aux résistants et aux Juifs. Il devance les exigences des Allemands et met très vite en place une législation antisémite qui se durcit, loi après loi. Le 1er statut des Juifs en octobre 1940 et le 2nd statut en juin 1941, calqués sur les lois allemandes de Nuremberg, sont des préludes à la déportation. Les Juifs sont fichés, épiés, menacés, dénoncés, dépouillés de leurs biens et privés de leur travail.
Le camp de transit de Drancy devient la plaque tournante de la politique d’extermination menée par les nazis avec la complicité du gouvernement pétainiste
Les rafles se multiplient. La police française, aux ordres de Vichy, participe activement, voire prend l’initiative des traques. La « milice française », créée par le régime de Pétain sur le modèle de la gestapo, et sur injonction d’Hitler, se spécialise dans l’élimination des résistants.
Les combattants de la section juive de la M.O.I. sont ciblés par le régime vichyste à plusieurs titres : en tant qu’étrangers, résistants, communistes et juifs.
Après le débarquement des Alliés en Normandie, Pétain est arrêté à Vichy et transféré en Allemagne jusqu’en avril 1945.
Il est reconduit en France, traduit en justice et condamné à mort pour ses crimes. Du fait de son âge (89 ans), sa peine est réduite à une détention perpétuelle.
Condamné à l’indignité nationale, il est dégradé militairement et transféré au fort de Pierre-Levée sur l’île d’Yeu.
Il meurt en 1951 en résidence surveillée.
Référence
Ferro Marc, 2014, Pétain. Ed. Fayard.
ARMISTICE DE JUIN 1940
La convention d’armistice comprend, notamment, la formation de 2 zones.
La zone occupée s’étend sur la moitié nord et la côte atlantique. Le reste du territoire constitue la « zone libre ». Les deux zones seront séparées par une ligne de démarcation. Dans la zone nord, l’Allemagne exercera « les droits de la puissance occupante », ce qui impliquera la collaboration de l’administration française.
Dans la zone « libre », l’Armée française sera limitée à 100 000 hommes. L’Empire colonial français demeurera sous l’autorité du Gouvernement français. La France livrera à l’Allemagne les réfugiés politiques allemands ou autrichiens présents sur son sol. Les prisonniers de guerre (plus de 1,5 million d’hommes) resteront en captivité jusqu’à la signature d’un accord de paix. La France financera l’entretien de l’armée d’occupation, soit 400 millions de francs par jour.
Ce dernier point aura pour effet le pillage économique du pays, la généralisation de la disette, l’hostilité grandissante des Français à l’égard de l’Allemagne et le point de départ d’un esprit de Résistance qui ne cessera de s’amplifier tout au long du conflit. La section juive de la M.O.I. vigilante dès le début de l’Occupation, s’engage dans un combat qui ne prendra fin qu’avec la Libération.
Références
— Ferro Marc, 1987 et 2008, Pétain, Paris, Éd. Fayard
— Miquel Pierre, 1986 La Seconde Guerre mondiale, Paris, Fayard et 1987, Club France Loisirs.
FRANCE LIBRE-RÉSISTANCE EXTÉRIEURE
De Gaulle reçoit le soutien du Premier ministre britannique, Winston Churchill, engagé dans la guerre contre l’Allemagne. Dès juillet 1940, le général fonde la France libre basée à Londres et appuyée sur les unités armées opposées à l’armistice, les Forces françaises libres (FFL).
De Gaulle s’assure de ralliements dans l’empire colonial français. En septembre 1941, il crée le Comité national français (CNF) qui encadre politiquement les forces militaires.
En vertu de l’accord signé en août 1940 avec Churchill, Charles de Gaulle est considéré comme le représentant légitime de la France et traite avec les alliés (Royaume-Uni et Etats-Unis principalement). Il crée à Londres un gouvernement officiel de la France libre-renommée France combattante-reconnu par tous les mouvements de la Résistance intérieure, le 13 juillet 1942.
L’appellation France libre va cependant prévaloir dans les esprits et même dans les textes.
Les soldats de la France libre combattent les nazis, notamment aux côtés des Britanniques, en Angleterre. Mais les alliés se méfient de de Gaulle jugé trop ambitieux. Le général finit, cependant, par s’imposer.
La Résistance communiste se rapproche de de Gaulle qui fonde le Comité français de la Libération nationale (CFLN) en juin 1943. La capitale de la France libre, d’abord établie à Brazzaville, migre à Alger, alors sous administration française.
Mais de Gaulle poursuit un objectif de rassemblement des forces combattantes. Jean Moulin, délégué en France du général, s’emploie à l’unification de la Résistance intérieure. Le Conseil national de la Résistance (CNR), créé, non sans mal, le 27 mai 1943, réunit les composantes démocratiques du pays, des communistes à la droite républicaine.
Le 1er août 1943, les Forces françaises libres (FFL) deviennent l’Armée française de libération. Présente dans le monde, elle combat, par exemple, en URSS, face aux troupes allemandes.
Selon le dessein du chef de la France libre, groupements militaires gaullistes de l’intérieur (l’Armée secrète) et Résistance communiste (FTP et FTP-M.O.I.) sont intégrés aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) le 1er juin 1944.
Charles de Gaulle, l’homme de la Résistance extérieure, reconnu comme chef incontesté de la Résistance unifiée, devient, le président du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF).
Références
— Muracciole Jean-François, 1996, Histoire de la France libre, PUF, coll. Que sais-je ?.
— Muracciole Jean-François, 2009 Les Français libres : l’autre Résistance, Paris, Taillandier