Marcel Langer
(1903-1943)
Marcel (Mendel) Langer naît le 13 mai 1903 à Oswiecim (Auschwitz dans la Pologne actuelle, Galicie autrichienne, alors).
Fuyant les persécutions antisémites, la famille émigre en Palestine sous mandat britannique en 1920. Très vite, Langer milite au Parti communiste palestinien. Poursuivi par la police britannique, il se réfugie en France, s’installe à Paris, puis, en 1931, à Toulouse où il travaille comme fraiseur-ajusteur. Il milite à la M.O.I.
En 1936, il s’engage très tôt dans les Brigades internationales, pour défendre la République espagnole attaquée par les forces fascistes. Il intègre d’abord la brigade polonaise puis la 35ème division des mitrailleurs et devient lieutenant. La défaite des Républicains espagnols le contraint à quitter sa femme, épousée en Espagne, et sa fille. Il est interné aux camps d’ Argelès puis de Gurs.
Il réussit à s’évader grâce à l’aide de militants communistes et il rejoint Toulouse en juillet 1939. Il organise la lutte des Juifs immigrés au sein de la M.O.I. Après l’occupation de la zone sud par l’armée allemande le 11 novembre 1942, il forme un des premiers groupes de FTP-M.O.I. du Sud. Il devient le premier dirigeant de la 35ème brigade formée dans la région de Toulouse (nommée ainsi en souvenir de la 35ème division des Brigades internationales). Cette brigade, participe à de très nombreuses actions contre l’Occupant.
Le 5 février 1943, il est arrêté à la gare Toulouse porteur d’une valise remplie d’explosifs fournis par les mineurs résistants polonais des mines de Carmaux.
Lors du procès de Langer, L’avocat général Lespinasse réclame la peine de mort « Vous êtes juif, étranger et communiste, trois raisons pour moi de réclamer votre tête ». Le 11 mars 1943, Langer est condamné à mort par un tribunal français aux ordres de l’Occupant.
Il est incarcéré à la prison Saint Michel de Toulouse. Lorsqu’il sort de sa cellule, le 23 juillet 1943 pour être guillotiné, il crie, selon le procès-verbal d’exécution : « Vive la France ! À bas les Boches ! Vive le Parti communiste. » Au même moment les détenus des cellules voisines entonnent la Marseillaise car Mendel, comme on l’appelle en prison, jouit d’une grande popularité auprès de ses codétenus.
Ses compagnons le vengent quelques mois plus tard en exécutant le procureur Lespinasse. Jusqu’à la Libération, aucun magistrat toulousain ne demandera plus la peine de mort pour motif politique.
Après son exécution, la 35ème brigade prend le nom de brigade Marcel Langer, ses camarades s’illustrent dans de très nombreux actes de Résistance contre l’Occupant à Toulouse et dans la région jusqu’en avril 1944 avant que le groupe ne soit démantelé par la police française vichyste.
Marcel Langer est enterré au cimetière de Terre-Caba de Toulouse, sa tombe est ornée de son buste réalisé par le sculpteur toulousain Sylvestre Clerc.
Références
— Diamant David, 1971, Les Juifs dans la Résistance française (1940-1944). Ed Le Pavillon, Roger Maria Éditeur
— Le Maitron : Jean Maitron, Claude Pennetier
— Photo : C. ADHG (DR)