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Salle 12
janv 43 - mars 44

Germaine Bach

Germaine Bach MRJ MOI

Germaine Bach

(1925-2012)

Guerda, ou Germaine, naît à Paris, le 21 novembre 1925.

Elle est la fille de Tanchel Bach, né en Russie et de Léa Blaser née en Pologne.

Ses parents vivent dans le 11ème arrondissement de Paris et sont tricoteurs.

Avant guerre, elle fréquente le YASK ( Yiddish  Arbeiter  Sport Klub ), l’une des nombreuses associations rattachées à la section juive de langue yiddish de la M.O.I.

Dès 1941, elle participe, avec un groupe de jeunes du 11ème arrondissement, à des distributions de tracts et  au collage de « papillons » pour dénoncer l’occupation nazie et le régime collaborationniste de Vichy.  Elle a 16 ans.

En décembre 1941, alors qu’elle colle des papillons intitulés « Chassons l’envahisseur », elle est arrêtée par la police française et incarcérée à la prison de la Petite Roquette puis à Fresnes du 3 au 23 février 1942.

Au printemps 1943, la répression à Paris et la réorganisation de la Résistance communiste en zone sud provoquent son départ pour Lyon.

En 1943, sous le pseudonyme de Diane, elle sert en tant qu’agent de liaison de Jacques Kott de l’UJJ (Union de la Jeunesse juive) puis de Charles Lederman de l’UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide), elle transporte des journaux, des faux papiers, parfois même des armes et des explosifs pour les groupes de combat. Elle se déplace dans les villes de la zone sud, Marseille, Toulouse, Lyon, Grenoble…

Le 6 juin 1944, alors qu’elle se trouve à Marseille avec Jacques Kott, le débarquement a lieu en Normandie. 

Germaine regagne Lyon. Pour éviter de se rendre à l’hôtel, après le couvre-feu, elle rejoint le domicile familial à Villeurbanne.  « Filée » par la police, elle est appréhendée le lendemain chez ses parents en même temps que son père et conduite au siège de la Gestapo.  Elle y est interrogée avec la plus extrême brutalité et incarcérée à la prison de Montluc.

Son père est fusillé le 12 juin 1944 avec 22 otages.

Transférée au camp de Drancy, Germaine est déportée, le 30 juin 1944, au centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. Ignorant ce qu’est devenu son père, elle le cherche parmi les déportés et se rassure de ne pas le trouver…

Elle y retrouve, en revanche, une de ses amies du Yask, Paulette Szlifke (ou Sliwka puis Sarcey) et c’est, ensemble, le 18 janvier 1945, qu’elles sont évacuées d’Auschwitz vers un camp annexe de Ravensbrück, au terme d’une effroyable «  marche de la mort ».

Le 3 mai 1945, elles sont libérées par les Soviétiques du camp de Neustadt-Glewe et rapatriées en France le 22 mai 1945.

À son retour, Germaine apprend dans quelles circonstances son père a été fusillé et ne se remet que très difficilement de cette exécution dont elle s’estime responsable.

Devenue Germaine Bach-Israël après guerre, elle meurt à Paris le 13 janvier 2012.

Références

— Le Maitron par Chantal Dossin

— Dossin Chantal, 2018, Elles étaient juives et résistantes, convoi 76. Ed. Sutton

— Photo collection particulière (DR)

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