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juil 42 - Fev 43

Suzanne Spaak

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Suzanne Spaak

(1905-1944)

Suzanne Augustine Lorge est née à Bruxelles en 1905 dans une famille protestante libérale et aisée.

En 1925, elle épouse l’écrivain Claude Spaak, frère de Paul-Henri Spaak, député et ministre, et du scénariste Charles Spaak.

Dans les années 30, en Belgique puis à Paris où elle s’installe en 1936, elle s’investit dans le secours aux réfugiés espagnols républicains et aux immigrés d’Europe de l’Est qui fuient le nazisme. Elle a deux enfants.

Durant l’Occupation, elle poursuit son action humanitaire. À partir de 1942, au sein du Mouvement national contre le racisme, le MNCR, créé par la section juive de la M.O.I. pour sensibiliser les milieux chrétiens aux persécutions contre les Juifs, elle se consacre plus spécifiquement au sauvetage d’enfants juifs.

Sa position sociale lui permet de solliciter de nombreuses aides et de trouver des appuis, notamment parmi les magistrats, les écrivains et dans les milieux ecclésiastiques. Elle obtient ainsi des adresses pour cacher des enfants et leur fabriquer de faux papiers et recueille des subsides importants (dont ceux de l’écrivaine Colette, sa voisine) pour les vêtir et les nourrir.

L’action la plus spectaculaire à laquelle elle participe est l’exfiltration, en une journée, d’une soixantaine d’enfants d’un foyer de l’ Union générale des Israélites de France, l’UGIF, menacés de déportation. Grâce au pasteur Paul Vergara, du Temple de l’Oratoire, à la secrétaire du pasteur, Marcelle Guillemot, à nombre de paroissiens du temple et à l’Union des Femmes Juives, l’UFJ, (issue de la section juive de la M.O.I.), les enfants sont conduits en lieu sûr à la campagne dans des familles d’accueil.

L’action de Suzanne Spaak a permis de sauver plus de 500 enfants voués à une mort atroce. En danger à Paris, S. Spaak se réfugie à Bruxelles avec ses enfants. Arrêtée par la Gestapo, elle est transférée à la prison de Fresnes, soumise à des tortures physiques et morales, dont un chantage menaçant la vie de ses proches. Elle est exécutée le 12 août 1944, deux semaines avant la Libération de Paris.

En 1985, Suzanne Spaak est nommée “Juste parmi les Nations”.

Références

— Gensburger Sarah (collectif), 2012, C’étaient des enfants. Déportation et sauvetage des enfants juifs à Paris. Ed. Skira Flammarion.

— Nelson Anne : 2018, La vie héroïque de Suzanne Spaak. Ed. Robert Laffont.

— Photo : coll. Particulière (DR)

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