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oct - déc 41

Mounié Nadler

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Mounié Nadler

(1908-1942)

Samuel Mounié Nadler naît le 27 octobre 1908 en Pologne, à Gliniany, dans une famille juive très pratiquante.

Il fréquente l’école rabbinique, devient secrétaire du rabbin Shapiro, député du parlement polonais, et publie des textes poétiques dans le journal Der Yud, émanation du parti religieux Agouda.

À partir de 1932, Nadler se détache de son milieu et adhère au groupe d’écrivains progressistes de Varsovie Di literariche tribune (La Tribune littéraire).

Les difficultés économiques et l’antisémitisme le poussent à s’exiler en France. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur en électronique, il est de nouveau tenté par le journalisme.

Membre de la section juive de la M.O.I., il devient l’un des rédacteurs les plus marquants du journal progressiste de langue yiddish, La Naïe Presse, créé en 1934. Il occupe à la fois les postes de secrétaire de rédaction, reporter, critique ou polémiste sous différentes signatures.

En 1934, Nadler publie en yiddish un poème prémonitoire dont suit un extrait :

« Qu’ils posent cent scellés

Qu’ils mettent des serrures aux portes

Et confisquent mille fois.

Tant qu’il y aura du sang dans nos veines

Et du papier,

Ta voix, ma presse révolutionnaire

Ne se taira pas

On imprimera, on imprimera, sans relâche

Partout.

Sur les presses, sur les machines à écrire, sur les pierres

À lithographier et à polycopier.

Dans les réduits, les caves, les greniers.

Dans les forêts, dans les granges et dans les terrains

vagues.

Et demain notre journal de nouveau paraîtra. »

En septembre 1940, il est l’un des cofondateurs de l’organisation illégale d’entraide puis de Résistance, « Solidarité ». Il s’emploie à organiser les intellectuels juifs immigrés dans la clandestinité et il poursuit ses activités de journaliste en qualité de rédacteur en chef de Unzer Wort, l’édition clandestine de La Naïe Presse interdite ; il écrit également dans la version française Notre Voix.

C’est lui qui a la charge du premier numéro du bulletin clandestin J’accuse qui révèle au plus grand nombre les crimes dont les Juifs sont les victimes.

En mai 1942, deux membres de l’Organisation spéciale du Parti communiste (l’OS) sont tués lors d’une manipulation accidentelle d’explosifs. La Gestapo, alertée, redouble sa traque contre les résistants, juifs et communistes, et ses attaques contre la presse juive clandestine. Nadler est arrêté, incarcéré à la Santé, puis au camp de Compiègne. Il est exécuté comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien.

Référence 

Diamant David, 1962, Héros juifs de la Résistance française. Éd. Renouveau.

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