Idel Korman
(Idl Kormann ou Idel Korman)
(1905-1977)
Judas Barsczewski, dit Idel Korman, naît le 14 mai 1905 en Pologne, à Varsovie.
Il est le frère de Léa, future mère d’Henri Krasucki.
Dans les années 30, Il fuit la Pologne où sévissent misère et antisémitisme et gagne la France.Il exerce, à Paris, le métier de tapissier.Dès la fin septembre 1940, il intègre la direction centrale de « Solidarité », première organisation juive de Résistance (initiée par la section juive de la M.O.I.).
Le 29 septembre, il est interpellé par des policiers ; on trouve sur lui Unzer Wort (Notre Parole) journal clandestin en yiddish. Il est incarcéré, comme suspect communiste, à la caserne des Tourelles d’où il sera libéré en janvier 1941.
Le 14 mai 1941, comme tous les Juifs étrangers (allemands, tchèques et polonais…) il est convoqué à la Préfecture de police mais ne s’y présente pas : c’est la rafle du « Billet vert ».
En septembre 1941, une grève des gantiers est organisée et Idel Korman en devient rapidement l’organisateur. Cette grève aboutit au sabotage de 160000 paires de gants à destination des soldats allemands. « C’était une honte de travailler pour la machine de guerre hitlérienne ».
Korman reprend alors sa participation à « Solidarité » et devient trésorier du comité du 11 ème arrondissement.
Au printemps 1943, il participe à Paris à une réunion rassemblant des représentants des centres de Résistance juifs de la M.O.I. des deux zones ; objectif : réunir tous les Juifs impliqués dans la lutte contre l’Occupant. L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) est créée au printemps 1943. Elle regroupe toutes les organisations clandestines : « Solidarité », et son corollaire en zone sud, le « Secours populaire », l’Union des femmes juives (UFJ), l’Union des jeunes Juifs (UJJ), les groupes de combat de l’UJRE du Sud, les FTP-M.O.I., nord et sud, et la Commission intersyndicale juive.
Idel Korman, adjoint d’Adam Rayski (responsable national) est en charge de l’organisation et des services techniques de la section juive à Paris.
Après plusieurs mois de filature, Il est arrêté le 28 juin 1943 avec une cinquantaine de militants de la direction politique de la section juive de la M.O.I. Il est soumis, à la Préfecture de police, à des interrogatoires et des tortures par les Brigades spéciales, interné au camp de Drancy puis déporté à Auschwitz, le 7 octobre 1943.
Le 7 mai 1945, il est libéré par les troupes soviétiques.
A la Libération, il devient permanent à l’UJRE.
En 1954, il part en Pologne dont il va revenir, dans les années 1970, avec sa compagne et camarade de combat, Techka Tenenbaum.
Il meurt à Paris en 1977.
Références
— Ravine Jacques, 1973, La Résistance organisée des Juifs en France. Ed. Julliard
— Le Maitron, Daniel Grason
— Courtois Stéphane, Denis Peschanski, Adam Rayski, 1989, Le Sang de l’étranger, Ed. Fayard